Hugo Arcier
J’ai rencontré Hugo par l’intermédiaire d’une amie musicienne, Vanessa Chassaigne. Son œuvre personnelle, une réflexion audacieuse sur la 3D, dont il est un des techniciens actuels les plus doués, est exposée en ce moment au centre de création numérique Le Cube. J’ai eu la chance de collaborer avec lui pour une de ses œuvres : le film Nostalgia for nature, en rédigeant le texte et en enregistrant la voix off qui accompagne ces images.
Voici le film dans son intégralité :
Le texte, que j’ai écrit, et que je dis à l’image :
« Il y a ce mot d’Héraclite qui dit que
La nature aime à se cacher Je l’imagine occulte
Aux abords des villes
Tapie sous les lames de fréquences du trafic
qui ne s’entend plus vibrer
Chassée par les feux géométriques de la métropole…
… où je me cache, moi aussi
Dans un espace calculé
Dont je connais la clé
Dans le bleu luminescent d’une forêt algorythmique,
J’ai le soupçon de ce que j’ignore,
Je touche aux extrêmes comme à l’introspection
Entre deux surfaces, je modélise une profondeur
Je voudrais qu’elle me happe
Elle me ramène au seuil
Encore, Je dois me souvenir du but
Où mène ce bois ?
Myxomécètes, helytricia calyculata, stemonitis, physarum polycephalum
Je crois que rendue à elle-même,
La nature mutante est d’un rouge orangé
J’ai guetté son génie dans des palpitations cellulaires,
Dans la croissance obscène et pure
Où je l’ai vue défier le temps Inventer les signes de la puissance,
Entrer dans le champ de mes cauchemars.
J’avais enfant trois scarabées
Une Lucane cerf-volant : Lucanus Cervus
Un scarabée rhinocéros : Oryctes nasicornis
Et le troisième dont j’ai oublié le nom
Mêlés dans ma mémoire, ils se composent en totem.
Dans le sous-bois de Valergues, au fond de l’Aveyron
L’image fixe du passé est traversée d’un souffle d’air
Je sais qu’à cet instant une forme triomphe de sa tendance au flétrissement.
Et l’obscurité s’allume
Le bois humide invente, mutatis mutandis, une idée du feu.
La nature mutante est d’un rouge orangé
La nature mutante est d’un rouge orangé
La nature mutante est d’un rouge orangé (…)
Il fait toujours nuit dans ma mémoire
Un soleil lunaire m’indique une voie
Je ne sais s’il annonce un nouveau jour
Ou s’il vient du passé. »
Presse sur Nostalgia for nature.
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