Le blog d'Agnès Gayraud

À propos

Pourquoi un blog, alors qu’il y a tant de pages? La plupart d’entre nous, musiciens, auteurs, remplissent un peu contraints les formulaires des quatre ou cinq interfaces censées nous rendre « visibles » dans la foule du web. Et je ne fais pas exception à la règle. Mais il me manquait un repaire, un antre où l’expression s’autorise plus de 141 caractères, noyés, entre mille autres voix. Un lieu où je puisse laisser se rencontrer des pistes, des travaux, des pensées, sans compartimenter. Il y a mon projet musical La Féline, ce blog vous en parlera, à l’occasion, et puis il y a d’autres choses; des réflexions, des textes, des sons, des images, développés avec d’autres artistes ou à propos d’eux.

Je ne suis pas critique de rock, ni de cinéma, mais je parlerai de musiques, de films et même de bande-dessinée. De choses que j’aime, d’hier et d’aujourd’hui, actuelles et inactuelles, et dont j’ai l’impression gamine que le monde ne voit pas assez combien elles sont belles, importantes et rares.

Moderne, c’est déjà vieux, c’est le refrain d’une chanson que j’ai écrite, il y a quelques mois. Il m’est venu un soir, j’assistais à un concert branché, à la Maroquinerie, et j’entendais des gens discuter autour. Ils jaugeaient l’importance de ce qu’on venait d’entendre. Ils avaient raison. La pop est faite de jugements, de blasphèmes. Mais ils me semblaient loin. Comme sortis d’un film français des années soixante, dont la langue est devenue un peu affectée, désuète, belle mais presque creuse, parce que le monde a changé depuis trop longtemps. Alors je ne sais pas s’il faut rejoindre le chœur de ceux qui se plaignent de la rétromania ambiante ou s’il faut carrément renoncer à l’idée d’avant-garde pop, je ne sais pas si la modernité et son rêve sont vraiment définitivement derrière nous, si même il faut y renoncer sous prétexte que cet idéal a vieilli. Mais je sais que la pop porte en elle certaines vérités qui sont étrangement atemporelles, liées à l’incarnation humaine, à la voix, au cœur – ou au ventre – et que les hype et contre-hype n’y changent rien. Peut-être même que les avant-gardes qui ont fait son histoire viennent de là, plutôt que d’un calcul sur l’époque et sur ce qu’il faut faire pour être dans le coup. Moderne, c’est déjà vieux, cherche pas, toi et moi, eux là-bas, le monde entier est devenu has been. Il ne reste plus qu’à être honnête, le plus qu’on peut, et à trouver des voies d’émotion non feinte, avec toutes les contradictions de l’époque sur le dos. Alors, peut-être, nous pourrons envisager le futur.

4 Réponses

  1. Que voila un bon et beau début, merci.

    Puisses tu rester aussi proche et simple (même quand tu seras super célèbre avec tes potes 😀 )

    12 juin 2013 à 21 h 32 min

  2. Bah ouais carrément !
    Rock, modernité, contre-culture sont de vieilles fringues.
    Soyons naked, niked, nickelés, ça c’est le pied !
    Rien à ajouter en somme, hé hé.
    Ah si : welcome, biz !

    13 juin 2013 à 2 h 34 min

  3. Gadbois Joaquina

    Merveilleux texte

    22 juin 2013 à 16 h 21 min

  4. Edgar

    Hop, dans mes favoris.
    bises, E.

    25 juin 2013 à 15 h 13 min

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